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C’est bien connu, il existerait une forme de malédiction au sein du peloton professionnel, touchant chaque année ou presque le champion du monde en titre. Porter la tunique arc-en-ciel ne présagerait rien de bon, surtout si l’on se réfère aux événements passés.

 

Des malédictions en tout genre

Freddy Maertens, champion du monde en 1981, ne retrouva jamais son niveau dès lors qu’il gagna le titre suprême sur le circuit de Prague. Stephen Roche, qui réalisa quant à lui le triplé Giro – Tour – Championnat du Monde en 1987, dû faire face à une saison désastreuse l’année suivante. Même chose pour Philippe Gilbert, qui ne gagna qu’une seule fois en 2013 après son succès à Valkenburg.

Si ces trois exemples témoignent d’une malédiction sportive liée à un manque de rythme, certains coureurs ont vécu des drames, c’est le cas notamment de Paolo Bettini qui perdit son frère en 2006 quelques jours seulement après avoir été sacré. De son côté, Alessandro Ballan fût touché par la maladie quelques mois après son titre, l’empêchant de courir la première moitié de saison. Aussi, bien qu’il ne portait plus le maillot arc-en-ciel au moment de son décès, il n’y eu à peine que deux ans entre la consécration de Tom Simpson à Lasarte et sa mort sur les pentes du Ventoux.

D’autres comme Luc Leblanc, Laurent Brochard ou encore Igor Astarloa ont connu une saison mouvementée alors même qu’ils étaient en possession de la tunique rêvée, en raison de multiples transferts ou des affaires de dopage.

Si plus récemment, Peter Sagan a montré à tout le monde que cette malédiction ne le concernait pas, Mads Pederson en a pris pour son grade. En raison de la crise sanitaire, le danois n’a quasiment pas couru avec son maillot arc-en-ciel sur le dos et lorsqu’il a enfin regagné, il n’en était plus le détenteur…

 

Une étude surprenante

Le thème de la malédiction du champion du monde passionne, si bien qu’en 2015, une étude a été menée pour en apprendre davantage à ce sujet. Après analyse de toutes les courses, le résultat est sans appel : la majorité des coureurs régressent vers un niveau moyen durant les deux saisons qui suivent le titre de champion du monde.

Cette régression pourrait s’expliquer par le fait que lorsqu’un coureur remporte la course des Championnats du Monde, il vient couronner une très belle saison en tutoyant sa performance maximale, sans pouvoir pour autant la reproduire à long-terme. Aussi, porter le maillot arc-en-ciel apporte davantage de pression. Le coureur étant plus demandé, plus attendu et ayant une pancarte sur le dos, les victoires se font plus difficiles. Un certain relâchement après l’obtention du graal peu également expliquer des performances moindres ou une baisse de motivation.

Difficile de parler de coureurs maudits dès lors qu’il s’agit d’un cycle explicable. Pour autant, certains drames inexplicables et retentissants ont permis de favoriser l’idée qu’il existait bel et bien une malédiction.

 

Des débuts compliqués pour Julian Alaphilippe…

Il n’aura pas fallu longtemps avant que la scoumoune ne s’abatte sur le français. Une semaine après son titre de champion du monde acquis sur le circuit d’Imola, Julian Alaphilippe levait les bras à tord sur Liège-Bastogne-Liège, Primoz Roglic le sautant sur la ligne. Pire, le protégé de Patrick Lefevere se voyait finalement classé à la dernière place du groupe auquel il appartenait suite à un sprint irrégulier…

Si Julian Alaphilippe remis les pendules à l’heure trois jours plus tard en remportant La Flèche Brabançonne, le sort s’acharna une nouvelle fois sur lui lors de sa première participation au Tour des Flandres. Alors qu’il figurait dans le trio de tête en compagnie de Van Aert et Van der Poel, il ne put éviter une moto de l’organisation et chuta lourdement. Résultat : double fracture à la main droite.

Sa convalescence terminée, le coureur originaire de Saint-Amand-Montrond était de retour au sein du peloton professionnel le week-end dernier, à l’occasion du Tour de la Provence. Si Alaphilippe est monté sur le podium final de la course, il est aussi tombé lors de la deuxième étape, une chute sans gravité certes, mais qui pose des questions après toutes les péripéties qu’il a déjà vécu depuis son jour de gloire.

Maintenant que vous en savez un peu plus sur cette supposée « malédiction », peut-être qu’il sera de bon ton de la prendre en compte lors des paris que vous placerez sur le cyclisme cette saison. Selon vous, Julian Alaphilippe saura-t-il conjurer le sort pour briller autant que les saisons précédentes, même en possession du maillot arc-en-ciel ? Ou le voyez-vous battu sur les classiques ardennaises et certaines étapes qu’il a coché sur la Grande Boucle, comme celle de Mur-de-Bretagne ?

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