2020 fût une année à deux vitesses pour le basketball dans notre pays. Le principal point positif reste la qualification de la sélection féminine pour les Jeux Olympiques de Tokyo et il ne faut pas non plus oublier celle pour l’Euro Féminin. Les performances de ces messieurs sont également à souligner puisque l’équipe nationale est en passe d’obtenir son billet pour l’Euro 2022. Depuis la victoire contre la Lituanie en février dernier à Mons, notre sélection masculine commence même à se faire un nom.
Le bilan est moins flatteur pour les clubs. Les Giants d’Antwerp n’ont pas pesé bien lourd cette saison en Eurocup, la petite sœur de l’Euroleague. Avec neuf défaites pour une petite victoire, Anvers a terminé bon dernier de son groupe composé notamment de l’AS Monaco et du Virtus Bologne. La situation semble également mal embarquée pour le Filou Ostende en Ligue des Champions, actuellement dernier de son groupe, après avoir pourtant atteint les huitièmes de finale la saison dernière.
Le championnat de basket belge, dont l’attractivité a quelque peu baissé ces derniers temps, a subi lourdement la pandémie mondiale de coronavirus. De nombreux clubs connaissent des difficultés financières si bien que Liège Basket a un instant pensé à déposer le bilan en fin d’année. Il faut dire qu’avant le match de Coupe de Belgique disputé ce mardi contre Aalstar, Liège n’avait plus joué depuis le 28 février 2020. Alors que la saison 2020-2021 est définitivement lancée, un avenir meilleur semble toutefois se dessiner pour les années à venir.
Dès la saison 2021-2022, les championnats belge et néerlandais fusionneront pour créer la BeNeLeague, une compétition qui devrait soulever l’engouement pour le basket en Belgique comme aux Pays-Bas et qui surtout, devrait élever le niveau de performance. A court terme, cette fusion est certainement plus avantageuse pour le championnat batave, une ligue relativement peu connue et plus faible que la Pro Basketball League belge. Si quelques clubs sortent du lot, les équipes néerlandaises sont cantonnées sur la scène européenne à la FIBA Europe Cup, la quatrième et plus petite des compétitions. Donar Gronigen y participe régulièrement et fait toutefois souvent mieux que le Spirou de Charleroi, le Phoenix Bruxelles ou Mons-Hainaut, des équipes belges également habituées à cette compétition.
Si les Heroes Den Bosch, les Landstede Hammers et le ZZ Leiden sont structurés pour concurrencer Donar Groningen sur le plan national, le championnat des Pays-Bas reste globalement moins fort que son voisin belge. Il suffit de comparer la capacité des salles pour vite comprendre que le basket reste peu développé en Hollande. En moyenne, les arènes peuvent accueillir 3 550 personnes dans l’élite belge, contre 1 765 de l’autre côté de la frontière. Un monde.
Rassurez-vous, le basket belge trouvera aussi son compte dans cette fusion. Il est toujours plus intéressant pour des clubs comme Ostende ou Anvers de jouer Donar Gronigen plutôt qu’une équipe de bas de tableau en Pro Basketball League, qui bien souvent concède des scores fleuves de plus de 30 ou 40 points.
Le basketball belge pourra aussi compter à plus long-terme sur le futur développement des clubs néerlandais, qui ne peuvent que s’améliorer et progresser dans cette nouvelle ligue. Le club multi-sports du Feyenoord Rotterdam possède déjà sa section basket dans l’élite et la ville d’Amsterdam possède elle-aussi une équipe de première division qui ne demande qu’à croitre. Pour de tels clubs, il y a là une très belle opportunité de pouvoir jouer contre des plus gros calibres en provenance de Belgique et des projets pourraient se développer, attirer de nouveaux partenaires. Bref, si le basketball néerlandais se développe, ceci aura des répercussions positives sur le basket belge.
Dans un contexte économique difficile pour de nombreux clubs, les sponsors trouveront certainement un plus grand intérêt à soutenir les clubs belges et néerlandais de BeNeLeague et disposeront d’une visibilité accrue. Arthur Goethals, président de la Pro Basketball League, le faisait d’ailleurs remarquer dans de récents propos, où il déclarait : « Nous écrivons l’histoire de ce sport en créant une ligue transfrontalière de haute qualité avec un marché potentiel de 28,5 millions d’habitants. Cela conduira sans aucun doute à la croissance du basketball et de nos clubs. Cette nouvelle compétition doit également créer une attractivité sportive accrue, inciter les talents nationaux à y rester ».
En septembre 2021, nous découvrirons donc une toute nouvelle ligue et nous aurons tous beaucoup d’engouement à la suivre. Ce lancement est excitant, à la fois pour tous les fans de basketball du pays mais aussi pour tous les parieurs, qui auront là un nouveau terrain de jeu à exploiter et surtout à apprivoiser. Car oui, on ne parie pas n’importe comment sur telle ou telle ligue sans la connaitre. Un nouveau championnat mérite une attention bien particulière et toutes les statistiques doivent être épluchées plus assidûment que d’habitude.
Mais avant la rentrée 2021, il y a aura d’abord deux autres grands moments pour le basket belge. Nos Belgian Cats participeront à l’Euro Féminin courant juin, après avoir été la première équipe à s’extirper des qualifications. Si par le passé, la Belgique était régulièrement absente à l’Euro Féminin, ceci n’est plus concevable avec la génération actuelle. Les chances de médaille seront même très élevées pour cette équipe qui reste sur une troisième place au Championnat d’Europe 2017 et une cinquième place lors de l’édition 2019.
Aussi, les filles de Philippe Mestdagh ont obtenu une qualification historique pour le tournoi olympique et vous prendrez certainement beaucoup de plaisir en les soutenant avec vos paris lors des Jeux. Emma Meesseman et ses coéquipières pourraient potentiellement croiser le chemin des Etats-Unis, de l’Australie, de l’Espagne ou de la France mais arriveront tout de même à Tokyo cet été avec la ferme intention de décrocher une breloque.
2021 promet d’être une année passionnante pour le basket belge, à tous les niveaux !