
Walter Baseggio : retour sur une légende du football belge. Le dernier épisode de l’émission Footb’All Time a offert une immersion passionnante dans le football belge avec un invité de marque : Walter Baseggio. Ancienne gloire du Sporting d’Anderlecht et international belge, il a partagé ses souvenirs, analysé l’état actuel de la Jupiler Pro League et donné son avis sur les Diables Rouges. Retour sur un épisode riche en enseignements et en anecdotes.
Un championnat belge en mutation
Si Anderlecht était autrefois le club dominant du football belge, le paysage actuel est bien différent. L’Union Saint-Gilloise, Genk et le Club de Bruges ont su s’imposer parmi les meilleures équipes du championnat. Baseggio a souligné l’importance de la formation et de la jeunesse dans ces clubs, qui exploitent intelligemment leurs ressources pour rivaliser sur la scène européenne.
Bruges, en particulier, a impressionné avec sa récente victoire contre l’Atalanta en Ligue des Champions. « Bruges est aujourd’hui le véritable leader du football belge », a affirmé Baseggio, tout en reconnaissant que le niveau individuel des joueurs n’est plus ce qu’il était il y a 20 ans.
Anderlecht : un club en perte d’identité ?
Baseggio n’a pas caché son inquiétude quant à la situation d’Anderlecht. Le club bruxellois peine à retrouver sa splendeur d’antan et semble manquer de stabilité tactique et structurelle. Le nombre important de transferts et le manque d’ADN club pèsent sur les performances de l’équipe. « Anderlecht était autrefois un club où l’on savait où allait chaque joueur sur le terrain. Aujourd’hui, il y a trop d’incertitudes », regrette-t-il.
Le manque d’agressivité et d’esprit de conquête a été flagrant lors de la défaite contre l’Union Saint-Gilloise. Contrairement à leurs adversaires, les joueurs d’Anderlecht semblaient manquer de hargne, comme en témoigne leur incapacité à remporter les duels physiques. Un constat alarmant pour un club qui était autrefois la référence en Belgique.
Les Diables face à un tournant
En évoquant l’équipe nationale, Baseggio a partagé son attachement aux Diables Rouges tout en reconnaissant les difficultés rencontrées ces dernières années. Le manque de résultats dans les compétitions majeures pose question, et l’ancien milieu de terrain estime que l’accent mis sur les individualités a parfois nui à la cohésion collective.
Il a également abordé la décision de plusieurs jeunes talents belges d’opter pour d’autres sélections nationales, comme Costas Karetsas (Grèce) ou Chemsdine Talbi (Maroc). Pour lui, ces choix sont souvent influencés par le contexte familial plutôt que par un manque d’attractivité de la Fédération belge.
Le Standard de Liège en pleine ascension
L’épisode a également mis en lumière la saison du Standard de Liège, qui reste sur une victoire marquante contre le Club de Bruges. Grâce à un coaching intelligent d’Ivan Leko, le Standard a su s’adapter tactiquement pour exploiter les faiblesses de son adversaire. L’émergence de joueurs comme Ayensa et la solidité de Gavin Bazunu dans les cages ont été saluées.
Ce succès permet au Standard de croire encore aux Playoffs 1, alors que La Gantoise, pourtant en difficulté, bénéficie d’un certain nombre de décisions arbitrales favorables, un point soulevé avec insistance par les chroniqueurs du podcast.
Un football belge en pleine évolution
Malgré les difficultés rencontrées par certains clubs historiques, le football belge continue d’évoluer. Les performances de Bruges sur la scène européenne et l’ascension de l’Union Saint-Gilloise montrent que le championnat reste compétitif et intéressant.
Toutefois, comme l’a souligné Baseggio, l’identité et la formation doivent rester au cœur du projet des clubs belges.
« On doit mieux cibler nos transferts et garder un noyau stable. Regarder ce que l’on a chez soi avant d’aller chercher ailleurs. »
L’épisode s’est conclu sur une note nostalgique, Walter Baseggio évoquant son plus grand regret : ne pas avoir participé à la Coupe du Monde 2002 à cause d’une blessure. Un moment douloureux qui, selon lui, l’a marqué mentalement mais lui a aussi permis de rebondir.
Avec des clubs qui se réinventent et des talents qui émergent, le football belge a encore de belles pages à écrire. Reste à voir si Anderlecht saura retrouver son lustre d’antan et si les Diables Rouges parviendront à briser leur plafond de verre. En tout cas, une chose est certaine : la passion pour le football belge est bien présente, et des figures comme Walter Baseggio en restent les témoins précieux.