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En demi-finale de la Ligue Europa, Lukaku a une nouvelle fois démontré ses qualités de finisseurs devant le but. Servi à la perfection, Big Rom inscrivait le but du 4-0 dans la surface de réparation et dans un style qu’on lui connait cette saison. Mais quelques minutes plus tard, lorsqu’il prit le ballon à 35 mètres pour un raid solitaire le conduisant à un doublé, nous avons pu voir d’autres qualités et comprendre à quel point son jeu avait mal été interprété au fil des années.

Ce but du 5-0 face au Shakhtar permet au belge de totaliser 33 buts pour sa première saison dans les rangs de l’Inter. Ce chiffre illustre parfaitement le caractère positif de son transfert d’Old Trafford à San Siro. Mais les statistiques ne révèlent qu’une partie de la façon dont Antonio Conte a su tirer le meilleur de son joueur. L’ancien coach de Chelsea et de la Juve est parvenu à libérer le potentiel de Big Rom, ce que beaucoup avaient essayé de faire, en vain…

Ces échecs sont certainement dû à la façon dont Lukaku a été perçu tout au long de sa carrière. Très imposant physiquement, il parait évident de lui demander d’être à la réception des longs ballons, de les dévier avec sa poitrine ou toute autre partie du corps ou encore de placer sa tête sur les centres ou coups de pied arrêtés. Problème, cela n’a jamais été son véritable jeu naturel.

Même ceux qui ont tenté d’embraser Lukaku l’ont généralement mal fait. Jose Mourinho, qui l’avait par exemple choisi comme son principal avant-centre à Manchester United, a limité son potentiel en le faisant jouer dos au but. Ce n’est finalement pas si étonnant si Old Trafford n’a jamais véritablement vu le véritable visage de Lukaku.

 

Roberto Martinez fut le premier à vraiment libérer Lukaku, lui donnant de l’espace pour se faufiler à travers la défense adverse. Durant la Coupe du Monde 2018, le joueur était déchainé. Lors de la victoire de la Belgique en quart de finale contre le Brésil, il a merveilleusement bien joué sur l’aile droite de l’attaque, poussant Martinez à avouer qu’en donnant l’opportunité à Lukaku de se diriger vers le but, l’équipe était encore meilleure.

Alors que Mourinho n’est pas parvenu à modifier son interprétation à propos du style de jeu de Lukaku après la Coupe du Monde 2018, Conte lui, en a pris note. Pendant son passage à Chelsea, le coach italien voulait déjà faire signer Lukaku dans son équipe, avant de devoir faire avec les services de Morata. Qui sait, s’il avait travaillé avec Conte un peu plus tôt, peut-être que Lukaku n’aurait pas perdu deux ou trois saisons…

À l’Inter, Lukaku a forgé une entente solide avec Lautaro Martinez, dans une formation 3-5-2 qui offre au belge toute la liberté dont il a besoin pour jouer le plus naturellement possible. Alors que le système de Conte peut paraitre rigide dans certains domaines, l’entraineur porte toute sa confiance à Lukaku et Martinez pour exploiter les espaces.

Plus important encore, Conte demande à ses arrières latéraux et à ses milieux centraux de lancer Lukaku derrière la défense adverse aussi souvent que possible. C’était encore le cas lundi soir contre le Shakhtar Donetsk, les ukrainiens étant impuissants face au Belge lancé à pleine vitesse pour le cinquième but de l’Inter.

Lukaku a marqué pour chaque équipe par laquelle il est passé et pourtant, il a toujours été un joueur qui polarise l’opinion. Mais à l’Inter, Lukaku semble avoir trouvé non seulement la bonne maison, mais aussi et surtout, un entraineur qui l’utilise de la meilleure des façons.

Fait notable pour un joueur aussi talentueux que Lukaku, qui évolue au haut-niveau depuis plusieurs années maintenant, la finale de la Ligue Europa vendredi contre le FC Séville lui offrira l’occasion de remporter son premier grand trophée. Voir Big Rom soulever la coupe serait un véritable accomplissement et symboliserait la façon dont il s’épanouit à l’Inter !

 

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